
Dans un revirement des plus surprenants, le ministre autoproclamé « artisan de la nation » a dévoilé son plan audacieux : créer un pays sans constitution. « Pourquoi se compliquer la vie avec des lois écrites quand on peut tout improviser ? » déclare-t-il avec un sourire énigmatique lors d’une conférence de presse qui ressemble davantage à un spectacle de stand-up qu’à une annonce politique.
L’idée, aussi saugrenue qu’elle puisse paraître, se veut résolument novatrice. Le gouvernement s’armera de pleins pouvoirs, et nul besoin d’un texte fondateur pour encadrer ses décisions. « Les pleins pouvoirs, c’est le luxe de l’instant ! » clame le ministre, laissant entendre que la liberté ne saurait se limiter à des règles figées. Selon lui, la société n’a qu’à s’adapter en temps réel aux caprices d’un gouvernement tout-puissant, qui se veut le chef d’orchestre d’un pays en perpétuelle improvisation.
Pendant ce temps, dans les rues, l’effervescence atteint son paroxysme. Les citoyens, dans une exubérance à la fois naïve et résignée, scandent des slogans qui semblent tout droit sortis d’un manuel de paradoxes. On entend ainsi retentir « On veut un pays » dans un écho de revendication désespérée, tandis que d’autres crient fièrement « L’ignorance c’est la connaissance », révélant ainsi un goût particulier pour la dialectique absurde. Le clou du spectacle, bien entendu, est le chant en chœur « Pensez pour nous svp », une supplique ironique qui souligne l’envie profonde d’un électorat lassé par la complexité des choix politiques.
Le ministre, tel un prestidigitateur des temps modernes, promet également que les impôts seront révisés à la hausse. « Soyez rassurés, mes chers compatriotes, vos poches se videront encore plus rapidement qu’auparavant ! » déclare-t-il, imperturbable devant la stupeur ambiante. Selon lui, l’enrichissement du gouvernement ne pourra être complet que par une taxation accrue, une mesure audacieuse visant à renforcer l’économie de l’État… ou du moins, celle du ministre en personne.
Ce tableau burlesque offre une réflexion acerbe sur le pouvoir et la démocratie. Dans un pays où l’absurdité règne en maître, la proposition de gouverner sans constitution devient le symbole ultime d’un système où l’irrationnel triomphe sur le rationnel. Tandis que les slogans se mêlent aux promesses creuses, le public semble osciller entre la colère et le rire, incapable de discerner si cette farce politique n’est qu’un ultime tour de passe-passe de l’État ou la triste réalité d’un avenir sans repères. Quoi qu’il en soit, l’aventure promet d’être riche en surprises et en paradoxes, dignes des plus savoureuses satires de notre époque.