
RIMOUSKI — C’est un coup de tonnerre dans le paisible monde des foyers pour aînés du Québec : selon un sondage réalisé auprès de 1000 résidents d’une Résidence Privée pour Aînés (RPA) dont le nom reste confidentiel « pour leur sécurité », la Centrale des syndicats nationaux (CSN) arriverait ex aequo en intention de vote avec la Coalition Avenir Québec (CAQ), Québec Solidaire (QS), et l’ancien premier ministre défunt depuis 1959, Maurice Duplessis.
Le sondage, mené par la firme Mémoire Vive Sondage Inc., révèle que chaque formation — ou fantôme politique — récolterait 23 % des intentions de vote, laissant 8 % aux indécis, 2 % aux fans de Guy A. Lepage, et 21 % à ceux qui croyaient qu’on leur demandait de voter pour la soupe du midi.
La CSN en politique ?
La surprise ne vient pas tant du score de la CAQ, de QS ou même du fantôme autoritaire de Duplessis, mais bien de la CSN. « Moi je vote CSN parce que quand j’étais prof de piano en 1963, ils m’ont donné un sac en toile. Ça, c’est du monde qui s’occupe des leurs », explique Thérèse Bourassa, 94 ans, arborant fièrement un chandail à l’effigie de Michel Chartrand.
Le président de la CSN, interrogé sur ce nouveau statut de force électorale chez les octogénaires syndicalo-nostalgiques, a simplement déclaré : « Nous n’avions pas prévu ça, mais s’ils veulent qu’on nationalise les chaises roulantes, on peut en discuter. »
La CAQ, en chute ou en mutation ?
Interrogé sur la montée fulgurante de la CSN dans cette RPA située « quelque part dans le Bas-du-Fleuve », François Legault a répondu : « Ce sont probablement des gens confus. Peut-être ont-ils cru que CSN voulait dire Centre de Soins Nationaux. De toute façon, moi, ce que j’aime, c’est l’économie. Et les tunnels. »
Un autre ministre de la CAQ, sous le couvert de l’anonymat (mais qu’on a reconnu à sa cravate bleu pétrole), a confié : « On va peut-être ouvrir une aile du parti spécialement pour les 90 ans et plus. Avec bingo et promesses de dénationaliser l’air. »
QS séduit par accident
Du côté de Québec Solidaire, le député solidaire de la circonscription voisine s’est dit « ravi » du score égalitaire. « Nous croyons fermement que les aînés méritent la justice climatique intergénérationnelle. D’ailleurs, nous avons lancé un programme de compostage pour les pantoufles usées. »
Notons que plusieurs répondants ont affirmé avoir confondu Gabriel Nadeau-Dubois avec le petit-fils du facteur. Le parti n’y voit aucun problème : « C’est justement notre force : être partout et nulle part. »
Le retour de Maurice Duplessis
Enfin, l’apparition surnaturelle de Maurice Duplessis dans le sondage a été attribuée à une erreur de l’animateur du bingo hebdomadaire, qui aurait cité son nom par nostalgie avant de tirer la boule B-52.
« Il nous manque, Maudit Maurice », a soufflé Roland, 97 ans, ancien agriculteur et seul électeur à avoir voté Duplessis de son vivant et depuis l’au-delà, selon ses dires.
Conclusion
La démocratie québécoise ne cesse de surprendre. Entre la montée syndicale, la réincarnation politique, et la confusion généralisée, une chose est claire : dans les RPA, la politique est vivante… même quand ses candidats ne le sont plus.